INTERVIEW – WATER MANE

WATER MANE c’est fini… Ouais… De leur premier EP en 2012 jusqu’au dernier en 2016, il s’est écoulé 4 ans durant lesquels ces quatre garçons du sud ouest de la France nous ont délivré leur Punk Rawk indépendant, savant mélange entre un Punk Rock brut de Gainsville et mélodieux d’un RVIVR.

Théo (Batteur) et Jeff (Guitariste) ont répondu à nos questions en mai 2017, date à laquelle le groupe était encore en activité. L’article ne sort qu’aujourd’hui et ça, c’est original !

C’est quoi ta ou tes sources pour écouter de nouveaux trucs ?

Théo : Les amis. Y’a que ça de vrai. Bien mieux que les suggestions Spotify ou Youtube. Sinon j’aime bien Spotify ou Youtube. Et Bandcamp aussi.
Jeff : Principalement les concerts, ceux où je vais et ceux où je joue. Sinon, je fais assez régulièrement le tour les sites des labels punk rock français pour voir ce qu’ils sortent. Et puis dans le camion, les copains partagent bien volontiers leurs dernières trouvailles !

Vous êtes réguliers au niveau des répètes ? Genre combien de fois par mois ?

Théo : HYPER RÉGULIERS. Zéro par mois. Sauf quand il y a une tournée de prévue. Ou un nouveau disque.
Jeff : Régulier, c’est vraiment pas le cas, si on doit faire une moyenne par mois on doit pas être loin de ZÉRO ! On est plutôt dans l’urgence, on répète un peu avant les tournées, ou on s’impose des temps de compo quand on décide de bosser sur un nouveau disque ; sinon tout le reste de l’année on ne fait rien !

Pourquoi est ce que la scène Punk Rock Indé est aussi peu développée en France ?

Jeff : Je pense que la scène Punk Rock Indé est dans une bonne dynamique en ce moment et que ce côté ʺpeu développéeʺ n’est plus vraiment aussi présent. Il y a pas mal de groupes vraiment cool qui se sont montés en France ces dernières années et qui en plus de ça s’arrachent sur la route ! Je trouve aussi que les gens se bougent un peu plus pour aller aux concerts. Par contre, si tu considères le réseau punk rock en général, c’est sûr qu’on est toujours une niche où on se connait presque tous et dans un sens ça a ses bons côtés.
Théo : C’est un courant qui a connu son essor puis son ré-essor il y a encore trop peu de temps en France, il faut le temps que ça revienne. En attendant, notre taff à nous c’est de faire vivre cette scène. Et puis faut pas oublier le bon côté de ce sous-développement, c’est que du coup en France, on se connait tous. On doit être dans les 1000 en comptant les groupes, les orgas, le public. On est forcément le pote d’un pote. Je trouve ça cool d’être un peu tous reliés comme ça.

jeff & théo

jeff & théo

Ça t’arrive de péter un plomb, d’en vouloir à un autre membre ? Est-ce que des fois vous voulez tout arrêter ? Ça clashe un peu ? 

Jeff : Un groupe c’est avant tout des personnes qui passent beaucoup de temps ensemble. C’est donc une amitié très forte qui comme on le dit souvent se rapproche de la vie de couple. Alors oui, et surtout en tournée, la mayonnaise prend souvent très vite, les mots dépassent les pensées, on boude un peu et tout retourne à la normale quelques temps après. J’ose imaginer que c’est pareil pour tous les groupes !
Théo : Une nuit Dookie m’a volé ma bouteille d’eau dans un squat en république Tchèque. J’oublierai jamais ça. J’ai failli tout arrêter.

T’as pas l’impression que le public Punk Rock Indé français ne se renouvelle pas ? On ne voit pas beaucoup de jeunes non ? 

Théo : C’est sûr que c’est pas un genre qui intéresse les très jeunes français. Je pense qu’on dégage quelque chose de trop « friendly fun cool ». Après on voit souvent des gens nés entre 88 et 94, dans le public comme dans les groupes, c’est pas si mal comme moyenne.
Jeff : Pour revenir à ce que je disais plus haut, on est pas bien nombreux et c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de renouveau. Par contre, il arrive assez souvent de croiser des nouvelles têtes aux concerts en fonction des groupes qui jouent, mais qui ne sont pas forcément fidèle à tous les concerts du genre. Ce que je regrette le plus, c’est qu’il n’y ait plus trop de groupes de jeunes pour dynamiser tout ça…

Que devient Thib votre premier bassiste ? Toujours en bons termes ?

Théo : Reconverti dans le garage, la voie royale. Il a sûrement fait le bon choix ! Il sort bientôt un truc avec sa meuf mais j’ai pas le droit de dévoiler le nom.
Jeff : Thib est toujours à Montpellier (maintenant on est les ¾ du groupes à vivre à Marseille), on est resté en très bons termes vu que c’est un ami d’avant le groupe ! Côté musique, il parait même qu’il joue de la guitare dans un nouveau projet, j’espère en savoir plus bientôt !

Prague

Je vois que ça sort vos production en version K7… Tu penses que les gens on des ghetto blasters chez eux ? 

Jeff : Bon cette affaire de cassettes est beaucoup de mon fait. Je me suis (re)pris de passion pour ce support il y a quelques années, pour en arriver au point où j’ai monté PENCIL RECORDS, un sous-label dédié aux K7. Je ne sais pas si tous les gens ont encore de quoi lire une cassette, mais autour de moi pas mal de gens ont ça ! Et puis il faut aussi voir ça comme un petit souvenir pas très cher que tu peux te ramener d’un concert même si tu as cramé à mort de thunes au bar ! Le petit truc en plus c’est le plaisir qu’éprouve la personne qui a encore un vieil autoradio cassette dans sa caisse quand il voit que ce support existe encore et qu’il ne sera plus obligé de rouiller toujours la même cassette !
Théo : Non, c’est surtout pour l’objet et le faible coût que ça intéresse du monde. Et comme toutes nos prods sont en free download sur notre bandcamp…

Sur votre Bandcamp toutes vos productions sont gratuites ou en prix libre, ça te choque de voir des albums digitaux aux alentours des 10 euros ? 

Théo : Pas du tout, ça m’arrive régulièrement d’acheter de la zik à ce prix là sur Bandcamp. Si le produit est qualitatif j’ai aucun mal à y mettre le prix. On peut penser que 10€ pour du digital c’est cher, moi je trouve que 10€ pour l’investissement, la passion et le temps que ça demande, ben c’est plutôt honnête. C’est même encore mieux pour l’artiste qui n’a pas même à lever le cul de sa chaise pour t’envoyer un cd ou un lp.
Jeff : Je ne peux pas dire que ça me choque, ça dépend juste de la façon dont les groupes voient les choses. Pour nous, la diffusion par support numérique ça ne représente pas grand-chose, on a dû en avoir une vingtaine pour l’album alors qu’il est sorti fin 2014. Du coup, si quelqu’un fait la démarche d’aller chercher la version numérique autant qu’il choppe ça gratuitement !

Thib (premier bassiste) Jeff, Théo, Clem

Ton album du moment ?

Jeff : Comme on est rentré de tournée il n’y a pas très longtemps, je n’écoute pas beaucoup de punk rock en ce moment. Par contre je ponce pas mal II de Endless Flood, du Doom/Drone de Bordeaux avec des gars de Monarch! dedans.
Théo : Je suis pas mal sur Everyone is good at something, de Skegss en ce moment.

Pour ou contre le retour d’Uncommonmenfrommars ? 

Jeff : Si jamais ça se fait je serai 100% pour, vu que c’est surement le groupe français qui m’a le plus marqué !
Théo : MILLE FOIS POUR. C’est quand même le groupe qui m’a donné envie de faire ce style de zik à la base, je serais bien con de condamner un possible retour.

Comme vous êtes de gros fans, tu préfère Wayne’s World 1 ou 2 ? Dis nous pourquoi stp.

Jeff : Alors sans hésitation le premier ! Je trouve que le deuxième ne présente pas vraiment d’intérêt car au final c’est juste un film à gags basé sur l’univers de Wayne’s World. Donc comme bien souvent, le 2 n’arrive pas à la cheville du 1. En écrivant ça, ça me fait penser à une interview de Nasty Samy où il tient un peu le même raisonnement, mais je ne listerai pas les quelques franchises où les 2 sont meilleurs !

T’as un side project ? Si non, t’as envie d’en faire ? Ou t’as un autre projet à nous faire découvrir sur lequel tu bosses ?

Théo : Un petit truc avec Dookie, un espèce de mélange garage punk folk 60’s . RED LIGHT BEGGAR. C’est juste manière d’enregistrer des trucs pour le fun. Ça sortira jamais sous forme de vrai groupe. Je te mets un son en pj, just for you.
Jeff : Non je n’ai pas de side project pour le moment, mais je vais surement commencer quelques trucs dans les semaines à venir (été 2017).

C’est quoi l’objectif pour Water Mane maintenant ?

Jeff : Pour le moment, on va faire une petite pause histoire que chacun se concentre sur ses obligations afin de revenir plus chauds que jamais ! Sinon garder le fun c’est pas mal comme objectif !