MILITARIE GUN – All Roads Lead To The Gun

couverture militarie gun

Je n’en suis pas revenu quand je l’ai vu… Mon dernier article sur hiwwat date du 15 Mars 2022. Une putain d’année que je ne vous ai pas parlé de ce que j’écoute en ce moment. J’ai halluciné ! Pourtant j’en ai fais des choses pendant une année, et j’en ai écouté des trucs. Mais au final… Pas tant que ça quand j’y réfléchis… En Mars 2022 je vous avais parlé de l’excellent album de JUST FRIENDS que j’avais saigné dans tous les sens. Et depuis cette date, je me demande pourquoi je n’ai pas eu envie de vous parler d’un album… Est-ce que c’est parce qu’aucun son ne m’a branché ? Si pourtant… Le dernier album de STANDARDS m’a bouleversé de joie ! Celui de MINT GREEN m’a ému avec passion… Est-ce que c’est parce que je me suis dit :

« à quoi bon au final ? ça intéresse qui de savoir que le dernier album de STANDARDS éclate tout, quand il suffit juste de l’écouter sur son téléphone pour s’en rendre compte ».

Qui va prendre le temps et l’envie de lire un ARTICLE qui parle de MUSIQUE. C’est absurde quand on y pense non ? Moi par exemple, tu me parles d’un groupe, d’un morceau trop cool, j’ai juste envie de l’écouter en fait ! Alors pourquoi diable me casserais-je le derche à rédiger toutes ces conneries si je n’en vois pas l’intérêt…

J’ai donc perdu la motivation d’écrire… C’est allé jusqu’à perdre la motivation d’écouter des nouveaux sons. Jusqu’à perdre la motivation d’écouter D’ANCIENS sons. Nos discussions autour de la musique se faisaient de plus en plus rares avec mes ami.e.s, on partageait moins de choses… Moins de concerts aussi… Déjà que je ne vie pas dans le coins le plus mouvementé de France. Et que voulez-vous, j’ai un comportement un peu atypique dans les relations sociales et je peux très vite m’isoler sans m’en rendre compte et je pense que j’étais en train de plonger dans une spirale démotivante, où même ma propre passion musicale commençait à s’effacer petit à petit. Ça, plus d’autres événements que j’ai du mal à identifier, et on arrive doucement sur le mois de Décembre où j’ai découvert l’existence des crises d’angoisses et d’un état d’anxiété généralisé. L’HORREUR. Sentir cette boule d’angoisse démarrer dans son corps juste après le réveil alors qu’on a encore rien foutu de sa journée c’est absolument atroce.

J’ai tapé le fond. Il fallait modifier quelque chose, sans savoir ce qu’il fallait faire… J’ai parlé de ma situation à beaucoup de monde. A des potes qui eux même sont passés et passent encore par là. J’en profite d’ailleurs pour les remercier ici. J’en ai parlé au taff, à mes collègues, à mes parents… J’ai été surpris à quel point les gens ont été à l’écoute et compréhensifs. J’en ai donc forcément parlé à Arno d’hiwwat et parmi nos échanges, connaissant ma grande attirance pour le groupe DRUG CHURCH, Arno m’a conseillé d’écouter le dernier album de MILITARIE GUN. Et ça, vous savez que c’est quelque chose que j’adore, me faire recommander un groupe par une personne et non par un algorithme, ça rajoute de la profondeur et on associe ce son à une ambiance, à une personne, à un instant, plutôt qu’a la fraicheur d’un écran de téléphone.

J’ai donc lancé le premier morceau de l’album, dans cet état d’angoisse, d’anxiété, où je n’avais plus aucune volonté. Bien évidemment je ne vais pas vous dire que cela à résolut tous mes problèmes, vous vous doutez bien. En revanche, dans l’état où j’étais, où je n’avais guère l’envie d’écouter de nouvelles choses, le son de MILITARIE GUN était acceptable. La première chose à laquelle je me suis accroché est le jeu de Basse qui s’entrelace à merveille dans ces morceaux. Cela a réveillé en moi un truc aussi simple que de kiffer un son de basse. Une simple, toute petite étincelle qui m’a surement (parmi d’autres choses de mon quotidien) montrée que j’étais en mesure de ressentir une émotion plaisante, de faire corps avec des sensations. Ces sonorités de basses m’ont bercé et j’ai continué d’écouter cet album, progressivement…

Et quelques jours plus tard, je ne pouvais plus m’en passer. La rage brute de cet album a, vu de ma fenêtre, quelque chose de magique. Je me réveillais le matin, l’angoisse à mes côtés mais peut importe, j’avais ce son. J’avais une envie. J’ai une volonté d’aller vers une sensation qui faisait rejaillir en moi des besoins simples. Le besoin d’une claque musicale, le besoin de bouger la tête en préparant mon petit dej, le besoin d’avoir un fond sonore au boulot, et surtout, LE BESOIN DE VOUS EN PARLER. J’en ai donc parlé à Arno, à mes potes… Et même si je peux vite rendre une conversation assez casse burnes auprès de mes ami.e.s, en insistant sur des trucs insignifiants pour elleux, et bien au moins j’en parlais. Et je me projetais aussi ! Dans le fait que j’allais vous en parler à vous aussi, ça me faisait du bien d’y penser. De vous parler de cette voix atypique du chanteur, probablement relevée par quelques effets sonores agréables. De sa façon de parfois aboyer avant d’entamer sa ligne de chant. De ces morceaux qui s’enchainent dans un rythme maitrisé et équilibré. Le classique « ouais bah on va mettre un morceau vénère en piste 1 et un morceau plus calme en dernière piste » est présent sur cet album et j’adore ça, je ne m’en lasserai jamais. Le dernier morceau est si beau d’ailleurs… Mais impossible de vous livrer mon titre préféré tant chaque musique a sa singularité et sa couleur. Le Lundi je ne pourrai pas encadrer le titre Big Disappointment et le Samedi je vais l’embrasser à bras ouverts… Le mix et la prod font vibrer mes oreilles à la perfection, même si j’aurais aimé encore plus de basses. Je ne me suis en revanche pas attardé sur les paroles et leurs signification. Je ne voulais pas découvrir le sens des morceaux, parce qu’à ce moment là, j’avais besoin de l’imaginer pour me faire du bien, et le chant anglais – même si l’on comprends les mots – a se charme de faire place à l’imaginaire qui m’a bien été utile.

J’aime cet album, à la fois pour sa qualité musicale indéniable, sa force, sa rage, son rythme… Mais aussi pour ce qu’il aura représenté – et représente toujours – dans ma vie. Arno l’a glissé sur ma route au détour d’une sale période et il m’a aidé a réaliser que j’étais toujours en mesure d’apprécier des sensations fortes, des petits plus qui, mis bout à bout, nous aide a relever la tête et changer notre comportement, notre relation avec les autres et se qui nous entoure. J’ai toujours adoré la musique pour ça soit dit au passage… Elle a cette force de nous changer, de nous remettre en question, et surtout, paradoxalement, de nous faire parler et écrire.

Je me demandais donc « à quoi bon vous parler à l’écrit de musique en 2023 » quand vous n’avez juste qu’à presser « lecture » sur votre PC/téléphone pour vous faire un avis. Et bien tout ça m’a rappelé que j’en avais juste besoin. J’ai besoin d’écrire, d’échanger sur ce que j’écoute et ce qui m’arrive. Peut importe si j’écris comme une merde ou si « seulement » 3 personnes lisent mon article, j’ai besoin de le dire. Et je sais que des personnes vont lire cet article jusqu’au bout, et je vous admire pour ça, vous me faite plaisir ! Rendez-vous compte, vous venez de parcourir tout un article qui vous recommande d’écouter un album de musique. C’est qu’au final, même en 2023, il y a encore des gens qui aiment lire, qui se passionnent de choses simples et qui, j’en suis sûr, échangerons à l’oral ou à l’écrit sur des expériences visuelles ou sonores car nous en avons le besoin et je l’espère, pour longtemps, l’envie.

— Matt