Blame Game // BEACH BUNNY

couverture beach bunny

Non, vous ne rêvez pas, ils sont déjà de retour !
Je ne parle bien évidemment pas de la Team Rocket mais plutôt de Lili Trifilio et ses trois compères, tous originaires de Chicago.
Bon ok, au final ça fait presque un an que leur premier album « Honeymoon » est sorti…
mais ça a tourné en boucle à la maison sans jamais me lasser, alors j’ai été assez surpris de voir cet EP débarquer naturellement, tranquille le gars quoi !

S’il est sorti sans complexe, fier comme un coq (à la crête discrète), c’est probablement parce que  Beach Bunny  avait soigneusement élaborer son plan, de manière anticipée.

« Blame Game » ne s’écarte en aucun cas de la formule de son prédécesseur.
Ces quatre titres auraient pu se retrouver sur l’album, ou sortir à l’occasion d’une réédition sans problème. Si tu aimes la power-pop, faire éclater les bulles de ton chewing-gum le plus fort possible, et lécher tes doigts quand ils sont remplis de glace qui dégouline, je pense que tu es ici au bon endroit, et je te propose de rester avec nous jusqu’à la fin de cet article.

« Good Girls (don’t Get Used) » arrive à me convaincre assez vite.
« putain, on dirait que l’année entamée démarre encore mieux que l’année précédente, niveaux sorties musicales !». Même si le retour d’Anti Flag l’année dernière n’a rien en commun avec cette pop énergique ultra sucrée, le résultat est là.

Beach Bunny évoque souvent les déceptions amoureuses, et c’est de cette façon que l’EP est lancé. Sincèrement, je ne sais pas si on peut faire plus dansant dans le style !
Oui, un côté dansant, qui émane des déceptions… Le refrain est taillé pour les radios, et la dernière  phrase répétée avec insistance « You say you won’t but then you do » ressort avec tellement d’impact pendant et après l’écoute que j’ai l’impression que ce retour sous format court est fait pour impressionner et balancer un « HEY, ON EST TOUJOURS LA, REGARDEZ DE QUOI ON EST CAPABLE. RESTEZ LA POUR LE PROCHAIN ALBUM ».

Instrumentalement, « Love Sick » intègre une ambiance se rapprochant de « Colorblind » qu’on peut retrouver sur l’album précédent.
Les changements dans les structures sont intelligemment soulignés, astucieusement trouvés.
Un côté dépressif est décrit à travers ces lignes, toujours en lien avec les relations qui sont décrites de manière différente au fil du temps.
Ce que j’apprécie particulièrement c’est que tout ce qui peut être ressenti comme un effet de répétition et de lassitude ne vient même pas à l’esprit  à l’écoute de « Blame Game », pourtant Beach Bunny reste bien fidèle à son image à travers l’intégralité des morceaux.

Impossible de ne pas citer Weezer à l’écoute de « Nice Guys ».
J’avais déjà fait cette comparaison dans une chronique les concernant, et j’aurais bien boulu éviter le sujet ici, mais il est impossible de passer à côté sur cette troisième piste. Si vous voulez, on en parle, dès que le refrain est dans vos oreilles, ok ?!

C’est assez flagrant, surtout quand il est joué pour la deuxième fois, avec cette guitare lead …

J’aime bien rattacher un groupe à une ambiance, écouter certains trucs quand il pleut, d’autres quand le soleil brille, apparaît, pour finalement s’échapper rapidement de la maison. Avec Beach Bunny, je crois que je pourrais écouter ça avec le même degré de satisfaction, que ce soit sous la neige ou les pieds dans le sable.

On termine déjà avec « Blame Game » et un message hyper important qui l’a toujours été, décrivant ce que subissent les femmes au quotidien, mais que tout le monde se doit de partager encore plus de nos jours : 

“But I guess it’s my fault my body’s fun to stare at
Sorry my clothes can’t keep your hands from grabbin’
Yeah, it’s my problem, I’m askin’ for it
Guess you’re the victim and I’m the suspect”

Voilà les dernières lignes. Beach Bunny a pris le soin de les placer à la fin de ce nouvel EP pour que celles-ci résonnent au maximum. Un clip a aussi été réalisé, pour s’assurer que le message soit véhiculé au mieux. 


60% power pop/ 20% punk/ 20% émo, voilà l’équilibre qui me semble assez juste pour le côté descriptif, à l’image de Beach BunnyProbablement parfait pour les fans de The Beths ! Et si tu as le cœur brisé et que tu fais la même chose que moi (c’est-à-dire enfoncer le clou avec des paroles qui vont dans le sens de ton état au moment de l’écoute), « Blame Game » a été fait pour toi, promis.

Voilà donc le premier disque de l’année, passé en revu chez HIWWAT.
Il a attiré notre attention assez vite, et j’espère que cet article vous rendra curieux et participera finalement à passer ce début d’année dans de bonnes conditions ! 

— Arno